Que ce soient dans les rayons de supermarché ou dans les publicités de produits agroalimentaires, vous avez sûrement vu ou entendu parler du commerce équitable. L'engouement des consommateurs et des grandes industries autour de cette notion montre à quel point elle s'intègre aux habitudes de consommation. Le commerce équitable n'est pas le produit d'un effet de mode. C'est un véritable système avec ses principes de fonctionnement, ses avantages et ses limites.

Commerce équitable : origines et objectifs

Le commerce équitable est né au XVIIIe siècle, mais a connu un réel essor dans les années 60 grâce aux mouvements anticapitalistes et aux enseignes associatives. En France, le premier magasin de ce genre est créé en 1974 grâce à l'abbé Pierre.

Le commerce équitable apparaît d'abord comme un commerce alternatif ou solidaire et obtient son nom actuel en 1989. Il n'a pas été fondé car le concept a simplement été propulsé par des précurseurs et des organisations souvent caritatives. Autrefois, les acteurs majeurs étaient les artisans et producteurs locaux ainsi que les petits commerçants. Aujourd'hui, même les grandes surfaces s'y intéressent au vu de l'engouement des consommateurs pour la qualité du contenu de leur assiette, la question environnementale et la précarité chez les producteurs.

Le commerce équitable, un système d'échange

Il a fallu du temps pour qu'une définition officielle et exhaustive soit établie en 2001 sous le nom de consensus FINE. Toutefois, elle reste incomplète au vu des évolutions du système et des interprétations diverses. Mais, pour simplifier les choses, on peut définir le commerce équitable comme un système d'échange fondé sur l'équité dans le commerce conventionnel et la juste rétribution de ceux qui produisent à la base.

Il intègre également le respect de l'éthique, des droits sociaux et des préoccupations environnementales. Les objectifs sont, entre autres, de réduire les inégalités et de permettre aux producteurs, souvent lésés dans le commerce conventionnel, de reprendre en main leur propre modèle de développement. Tout cela grâce à la réduction des circuits de distribution, à une meilleure rémunération des producteurs et la restauration d’artisanat local.

Comment est-ce que le commerce équitable est structuré ?

Selon la World Trade Fair Organization (WTFO), il doit respecter quelques grands principes :

  • l'engagement envers les producteurs pour les aider à améliorer leurs conditions de vie
  • la transparence des différents acteurs des chaînes de distribution
  • l'équité pour apporter du bénéfice à l'acheteur comme au producteur
  • la définition d'un prix juste
  • le respect des droits des enfants et de l'humain
  • des conditions de travail respectant les conventions de l'Organisation Internationale du Travail (OIT)
  • le respect de l'environnement

Un accord de commerce équitable doit intégrer ces principes, mais aussi les exigences établies par les labels. Il faut préciser que chaque organisme possède ses garanties et son fonctionnement.

Le label Fairtrade Max Havelaar est le plus connu. Il s'applique aux producteurs industrialisés comme aux petits producteurs. En revanche, le Symbole des Producteurs Paysans (SPP) est entièrement dédié aux petits producteurs et aux coopératives. Ce label garantit surtout que les prix sont fixés par les associations de producteurs elles-mêmes pour une rémunération plus juste. Il existe également d'autres labels comme Ecocert, Fair for Life et Transfair.

Tous ces organismes indépendants permettent d'assurer plus de qualité aux produits et de leur offrir plus de visibilité auprès des consommateurs et des réseaux de grandes distributions.

Par ailleurs, le commerce équitable est aussi encadré, depuis une dizaine d'années par des lois nationales et internationales.

Les avantages et les limites du commerce équitable

L'avènement du commerce équitable s'accompagne de nombreux avantages, mais aussi de quelques insuffisances.

Les avantages du commerce équitable

Le commerce équitable s'intéresse autant à la qualité du produit qu'à l'organisation du système de commercialisation et à la valeur de l'humain. Alors, on pourrait avancer sans se tromper, que ce système doit être aussi avantageux pour les producteurs que les consommateurs.

Ceux-ci profitent de la transparence pour obtenir des informations claires à propos des produits ingérés. En développant plus de proximité avec les producteurs, les consommateurs peuvent profiter de produits de qualité et contribuer à leur échelle à la lutte contre les inégalités et la répartition équitable des richesses.

Les limites du commerce équitable

Le commerce équitable est aussi sujet à des controverses liées à des problèmes structurels comme la multiplication des labels inattentifs aux circuits de distribution. Un marketing lucratif a également été construit du concept en éclipsant de plus en plus les véritables objectifs du commerce équitable.

De plus, le commerce équitable Nord/Sud s'applique surtout à des produits n'ayant que de faibles valeurs ajoutées. Par conséquent, la rémunération des producteurs du Sud n'est que peu impactée.

En définitive, le commerce équitable se veut une alternative viable au commerce classique. C'est en effet un début de solution aux problèmes de précarité chez les producteurs. Toutefois, ses fondements et sa stabilité sont menacés par des limites organisationnelles.